엄마들, 마영신

éditions Atrabile

3 février 2023

Une couverture attrayante, aux couleurs criardes. Un titre presque racoleur, entre le gros mot et l’aspect universel. Voici ce qui m’a, de prime abord, poussé vers cette lecture.

Yeong-Lee est une femme d’une cinquantaine d’année, mère célibataire, femme de ménage. Pour elle, la vie n’est pas simple tous les jours. Sur ces trois enfants, le dernier reste à la maison, à sa charge, elle qui n’a pas un gros salaire. Au travail, le patron n’est pas tendre et la manageuse est encore pire. Yeong-Lee rêve souvent du grand amour, mais son amant, plutôt porté sur l’alcool et pas vraiment fidèle, est loin d’être le compagnon parfait. 

Heureusement face à tout cela, Yeong-Lee a un groupe d’amies soudées avec qui elle traverse les aléas de la vie, les tracas du quotidien et les peines de cœur. 

Yeong-Shin Ma, avec sa bande dessinée, nous offre un moment de sociologie un peu trash mais surtout réaliste et touchant. Nous découvrons le quotidien de ces femmes aux revenus modestes et ayant passé la cinquantaine. Ces femmes coréennes qui oscillent entre la tradition et le refus de se laisser faire dans un monde où elles se sentent oubliées et lésées ! Ces mères qui n’ont jamais rien eu ou rien fait pour elles et qui s’en rendent compte au moment où elles semblent avoir été mises de côté pour le reste de la société. Elles, à qui l’on demande d’être de bonnes épouses et de bonnes mères, sont hors cadres, hors normes. La liberté a un prix.

 Souvent au cours de notre lecture nous rions de bon cœur, puis juste après, telle une douche froide, la situation devient malsaine, délicate. Et le dessin, tortueux, sans fioritures appuie encore plus le propos. Entre le cocasse, le drôle, le poignant, le lucide et l’acerbe, il y a tellement d’émotions qui se bousculent. Nous sommes touchés par l’humanisme qui se dégage de cette bande dessinée mais fondamentalement nous ne rêvons que d’une chose, ne jamais être à la place des personnages si parlants.   

Cette histoire est d’autant plus forte qu’elle a été écrite en hommage à la mère de l’auteur. Yeong-Shin ma à la suite de la lecture du carnet que tenait la mère de l’auteur à décidé de faire: Les daronnes. C’est par les yeux d’un fils que ces mères ont été mises en scènes.

En bref, un propos bouleversant sur une société coréenne complexe et parfois dure.

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